Le casque de mon père
JOHNSON est allongé sur le dos à moitié dans l’eau. Il se tient une jambe, sérieusement bousillée, qui pisse le sang dans la rivière.
JOHNSON, dans la douleur : Ma jambe, merde... j’peux plus bouger... (il reprend son souffle) SIMPSON... tu vas pas m’laisser crever ici... merde, Simpson, je suis ton ami...
SIMPSON se tient debout, à quelques mètres de lui, face à la caméra. Il porte une main sur son casque. Visage impassible. Il ne dit rien. Ne fait rien.
Le sergent passe devant lui en courant.
Le sergent au chevet de Johnson.
SERGENT : Tiens bon, mon gars, on va te sortir de là.
JOHNSON : Sergent... j’ai mal... je crois que je suis foutu...
SERGENT, se retournant vers Simpson : Simpson, viens m’aider, on est à découvert... (il le fixe dans les yeux. Puis, sans crier, mais d’une dureté inouïe) Simpson.
Le première classe fait face à ce regard, comme paralysé. Puis il fait deux trois pas en arrière, très lents, presque immobiles.
Le sergent tente d’entraîner Johnson derrière les arbres, le soutenant sur ses épaules.
Une rafale les cueille tous les deux dans le dos. Ils s’écroulent.
Simpson a vu la scène, ahuri. Il tombe à genoux, la tête dans ses mains. Le casque roule à terre. Raccord dans le mouvement : le casque en plongée parfaite, qui s’immobilise.
Noir.
Titre ‘Le Casque de mon père’.
‘Le 16 octobre’.
en salle